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Les vitamines et les complements alimentaires sont sûrs et efficaces

2005-05-12 - Présentation au Comite permanent de la Chambre des communes du Canada sur la santé.

Aperçu

Presentation au Comite permanent de la Chambre des communes du Canada sur la santé relativement aux produits de santé naturels, plus précisement concernant le projet de loi C-420, le 12 mai 2005.

Andrew W. Saul a enseigné la nutrition clinique au New York Chiropractic College, ainsi que les sciences de la santé et la biologie à la State University of New York pendant neuf ans. Auteur de trois livres traitant de nutrition, Saul est egalement un collaborateur du Journal of Orthomolecular Medicine de Toronto.

Les produits de santé naturels, comme les acides aminés, les herbes médicinales, les vitamines et les autres compléments nutritionnels, possèdent une extraordinaire histoire d'utilisation sûre. Aux Etats-Unis, près de la moitié de la population consomme des compléments d'herbes médicinales ou nutritionnels tous les jours, ce qui constitue plus de 145 millions de doses individuelles par jour, ou 53 milliards de doses par année.

L'argument légal le plus élémentaire est le suivant: où sont enterrés les corps?

Pour tenter de répondre à cette question, nous pouvons nous pencher sur le rapport annuel de l'American Association of Poison Control Centers Toxic Exposures Surveillance System, publié en 2003 dans l'American Journal of Emergency Medicine, vol. 22, numéro 5, septembre 2004.

Ce rapport établit que quatre décès ont été attribués aux compléments vitaminiques/minéraux en 2003. Deux de ceux-ci ont été causes par un empoisonnement au fer. Deux décès auraient donc été causés par des vitamines, parmi plus de 53 milliards de doses. Voila un dossier de sûreté sans égal.

Les médicaments pharmaceutiques, par contre, ont entraîné plus de 2 000 décès par intoxication, dont :
  • Antibiotiques : 13 décès
  • Antidépresseurs : 274 décès
  • Antihistaminiques : 64 décès
  • Médicaments de l'appareil cardiovasculaire : 162 décès
II serait faux de dire que seuls les médicaments sur ordonnance tuent. En 2003, l'aspirine a cause 59 décès à elle seule. II s'agit d'un taux de mortalité presque 30 fois plus grand que celui des compléments de fer. De plus, des décès additionnels ont été provoquées par l'utilisation d'aspirine en combinaison avec d'autres produits.

Les décès ne sont en aucune façon limités aux medicaments. En 2003, aux Etats-Unis, un décès a été causé par un produit décrit comme « crème, lotion, maquillage », un par du « détergent à lessive granulé », un par du « bleu à canon », un par du savon ordinaire, un par du bicarbonate de soude et un autre par du sel de table.

L'American Association of Poison Control Centers a également signalé les causes de décès suivantes:
  • Assainisseurs d'air en aerosol : 2 décès
  • Dissolvant de vernis à ongles : 2 décès
  • Parfum/Eau de Cologne/ Après-rasage : 2 décès
  • Charbon de bois : 3 décès
  • Detergent à vaisselle : 3 décès
  • (et, curieusement, Armes de destruction massive: 0 décès).
En Amerique, en 2003, 28 personnes ont succombé a l'héroïne, pendant que l'acétaminophène (« Tylenol », « Paracétamol ») faisait 147 victimes. Bien que l'acétaminophène ait tué cinq fois plus de personnes, rares sont ceux qui proposeraient que cet analgésique sans ordonnance, génèralement considéré comme sûr, nécessite dorénavant une ordonnance. Méme la caféine a tué deux personnes en 2003 - un nombre égal à celui des décès attribués aux compléments de vitamines minéraux sans fer. Le thé, le café et les boissons gazeuses à base de cola ne sont pas vendus sous restrictions, sur ordonnance ou en bouteilles munies de sécurités pour enfants, alors que bien des gens pensent que cela devrait être le cas.

Gros plan sur les allégations de décès causés par les vitamines

Les complements nutritionnels sont exceptionnellement sûrs. En 2003, aucun décès n'a été lié à la consommation de multivitamines sans fer. Aucun décès lié aux acides aminés. Aucun décès lié aux compléments du complexe vitaminique B. Aucun décès lié a la niacine. Aucun décès lié à la vitamine A. Aucun décès lié à la vitamine D. Aucun décès lie à la vitamine E.

II y aurait eu, soi-disant, un décès provoqué par la vitamine C et un par la vitamine B-6.

L'exactitude de ces attributions est douteuse, car les vitamines hydrosolubles, comme les vitamines B-6 (pyridoxine) et C (ascorbate), ont des dossiers de sûreté exemplaires depuis des dizaines d'annees. Les allégations de « problemes liés aux vitamines » sont systematiquement exagérées et ne peuvent être confirmees. Le plus récent rapport du Toxic Exposures Surveillance System (2003) indique que ces décès sont « probablement ou sans doute reliés à l'exposition » - une admission flagrante d'incertitude envers le rapport (p. 340).

Meme si c'était vrai, de tels évènements sont des aberrations. Par exemple, en 1998, l'American Association of Poison Control Centers' Toxic Exposure Surveillance System n'a signalé aucun décès lié aux vitamines C ou B-6. En fait, cette année-Ia, pas le moindre décès n'a été attribué à la consommation de vitamines. Pendant des dizaines d'années, j'ai demande à mes lecteurs, à mes collègues et à mes étudiants de me fournir toute preuve scientifique d'un décès dont la cause confirmée serait l'une ou l'autre de ces vitamines ou n'importe quelle autre vitamine. À ce jour, je n'ai toujours rien reçu.

Même les « effets secondaires » qui avaient été attribués par erreur à la vitamine C ont été démystifiées. Selon un rapport des National Institutes of Health, publié dans le Journal of the American Medical Association (21 avril, 1999), aucun des problèmes suivants n'est provoqué par la « prise abusive de vitamine C » :
  • Allégations d'hypoglycemie
  • Allégations de scorbut réactionnel
  • Allégations d'infertilité
  • Allégations de destruction de la vitamine B-12
La carence en vitamines représente un enjeu de santé publique vastement plus important que la préoccupation par les risques infinitésimaux posés par les compléments. La supplémentation en vitamine B-6 (pyridoxine), par exemple, devrait être activement encouragée. En effet, il a été démontré que cette vitamine, quand elle est prise en quantites supérieures à celles disponibles dans l'alimentation, previent les maladies cardiovasculaires et la dépression - des maladies qui engendrent d'énormes problèmes de santé publique. Les femmes qui prennent des contraceptifs oraux presentent des carences en vitamine B-6 et devraient être encouragees à l'utiliser pour compléter leur alimentation. (Wynn, V. Lancet, 8 mars, 1975).

Innocuité de la vitamine A et du carotène

La vitamine A, sous forme de carotène ou d'huile de poisson, vous confère des membranes muqueuses en bonne santé, un système immunitaire résistant et aide à prévenir le cancer.

Dans une étude des 50 années de recherche sur les vitamines, les chercheurs ont noté qu'environ « 10 à 15 cas de réactions toxiques à la vitamine A sont signalés chaque année aux Etats-Unis, habituellement à des doses depassant 100 000 U.I. Aucun effet nuisible n'a été signale en rapport avec le betacarotène (un précurseur de vitamine A). »
Tout en prenant note que cette analyse confirme l'innocuité de cette vitamine, des explications demeurent nécessaires. D'abord, une « réaction toxique » est bien différente d'un « décès ». Si des décès avaient eu lieu, les auteurs les auraient mentionnés. Malheureusement, « toxique » peut faussement laisser entendre « mortel ». Ce n'est pourtant pas la signification de « toxique » tel qu'utilisé ici : toxique veut dire « rend malade ». Les statistiques américaines en matiere d'intoxications ont echoué à maintes reprises à démontrer même un seul décàs causé par la consommation de vitamine A dans une année donnée.

La grossesse constitue un cas special où la consommation d'une trop grande quantité de vitamine A sous forme de capsules d'huile, pendant une durée prolongée, pourrait être dangereuse pour le fœtus, même à des niveaux relativement bas (moins de 25 000 U.I. par jour). II est cependant intéressant de noter que 170 grammes de foie de bœuf contiennent plus de 100000 U.I. de vitamine A. Je n'ai encore jamais vu de mise en garde contre les surdosages adressée aux femmes enceintes sur un emballage de foie.

La carence en vitamine A pendant la grossesse et en bas âge pose un bien plus grand risque. II est reconnu que les carences en vitamine A pendant le développement fétal entraînent des anomalies congénitales, un émail dentaire de piètre qualité, un système immunitaire affaibli et plus de 100 000 cas de cécité par an. Les méga-doses de vitamines A sont considérées suffisamment sûres pour pouvoir être administrées aux nouveau-nés afin de prévenir les morts et les maladies infantiles. (Basu S., B. Sengupta et P.K. Paladhi. « Single megadose vitamin A supplementation of Indian mothers and morbidity in breastfed young infants », postgrad Med J., 79(933), 2003, p. 397 a 402 ; et : Rahmathullah L., J.M. Tielsch, R.D. Thulasiraj, J. Katz, C. Coles, S. Devi, R. John, K. Prakash, A.V. Sadanand, N. Edwin et C. Kamaraj.

« Impact of supplementing newborn infants with vitamin A on early infant mortality: community based randomised trial in southern India», BMJ., 327(7409), 2 aoGt 2003, p. 254).

Innocuité du complexe vitaminique B

Le dossier de sûreté du complexe vitaminique B est extraordinairement bon. Depuis leur découverte, débutant avec la thiamine (B-1) en 1911, plusieurs milliers d'études ont confirmé la valeur thérapeutique inégalée de ces substances essentielles. Les effets secondaires ont été rares et la toxicité quasi inexistante, même aux doses les plus fortes.

B-1, B-2, B-12, biotine, folate, acide pantothénique

Normaliser le taux de sucre dans le sang, nourrir les nerfs, améliorer l'humeur et prévenir les maladies cardiovasculaires : voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles les gens prennent des vitamines du complexe B. Elles sont peu dispendieuses et sont innofensives. Ni l'un ni l'autre des rapports de l'American
Association of Poison Control Centers' Toxic Exposure Surveillance System de 1998 et 2003 ne signale aucun décès que se soit causé par la thiamine (B-1), la riboflavine (B-2), la cobalamine (B-12), la biotine, le folate ou l'acide pantothénique. Par ailleurs, aucun rapport de toxicité pour ces vitamines n'apparaît dans le Merck Manual, qui est généralement considéré comme une référence médicale faisant particulièrement autorité.

Vitamine B-3 (niacine, niacinamide, hexaniacinate d'isonitol)

Pendant plus de 50 ans, les psychiatres nutritionnels (orthomoléculaires) ont utilisé la niacine (vitamine B-3) en doses quotidiennes pouvant atteindre des dizaines de milliers de milligrammes. C'est un traitement efficace pour le trouble obsessionnel-compulsif, l'anxiété, le trouble bipolaire, la dépression, le comportement psychotique et la schizophrénie. La niacine a également gagné en popularité comme l'une des méthodes les moins dispendieuses et moins dangereuses d'abaisser le taux de cholestérol.

Le psychiatre canadien Abram Hoffer, docteur en médecine, qui a découvert la thérapie à base de niacine pour abaisser le cholestérol, soutient que la niacine est très sûre. « II n'y a eu aucun décès causé par des compléments de niacine », dit le Dr Hoffer. « La DL 50 (dose qui entraîne la mort de la moitié de ceux qui y sont exposés) pour les chiens est de 5 000 a 6 000 milligrammes par kilogramme de poids corpore!. C'est equivalent à pres d'une livre par jour pour un être humain. Aucun être humain ne consomme 375 000 milligrammes de niacine par jour; il souffrirait de nausée bien avant d'atteindre une dose nocive. La plus grande dose de niacine jamais prise l'a été par une jeune schizophrène de 16 ans, qui a pris 120 comprimes (de 500 mg chacun) en l'espace d'une journee. Tout ce qui est arrivé, c'est que les « voix » qu'elle entendait se sont tues. »
Les médecins donnent souvent de 2 000 à 5 000 mg de niacine à leurs patients pour abaisser le cholestérol. La marge de sécurité est très large. Le rapport de l'American Association of Poison Control Centers' Toxic Exposure Surveillance System de 2003 ne signale aucun décès causé par la niacine.

Vitamine B-6

La vitamine B-6 (pyridoxine) améliore l'humeur, réduit le risque de maladie cardiovasculaire, et il a été cliniquement démontré qu'elle est efficace contre le syndrome du canal carpien. D'autres symptômes neurologiques temporaires, comme la lourdeur, les picotements ou l'engourdissement des membres, ont également été signalés occasionnellement chez les personnes qui en consommaient des doses massives. II est important de se rendre compte que ces cas ne sont pas communs et que, quand ils se produisent, ils decoulent presque toujours de doses massives de pyridoxine prise isolément. La vitamine B-6 seule, en doses quotidiennes de 2000 a 6000 mg (soit de 1 200 a 3 600 fois la ration nutritionnelle recommandée aux Etats-Unis), peut entraîner des effets secondaires (réversibles). Très peu de personnes rapportent des symptômes pour une dose quotidienne de 1 000 mg (600 fois les AJR américaines) et les plaintes pour des doses inférieures sont excessivement rares. Quand la vitamine B-6 est prise avec, ou comme élément d'un complexe vitaminique B, ses effets secondaires sont pratiquement inexistants.

Les symptômes de tension prémenstruelle sont souvent dramatiquement attenués avec seulement quelques centaines de milligrammes supplémentaires quotidiens de vitamine B-6, administrés en doses divisées au fil de la journée. Pour les femmes qui emploient des contraceptifs oraux, un supplément quotidien d'au moins 50 à 100 mg de vitamine B-6 est pratiquement une nécessité. La « pilule» provoque des changements physiologiques anormaux qui créent une carence en vitamine B-6 et diminuent les niveaux sériques de thiamine (B-1), de riboflavine (B-2), de niacine (B-3), d'acide folique, de vitamine B-12 et de vitamine C.

Vitamine C

On n'insistera jamais trop sur l'importance de la vitamine C. II a été démontré que la vitamine C aide à combattre plus de trente maladies majeures, y compris la pneumonie, l'herpes zoster (zona), la pancréatite, l'hépatite, l'arthrite, certaines formes de cancer, la leucémie, L'athérosclérose, L'hypercholestérolémie, le diabète, la sclérose en plaques et la fatigue chronique. (Thomas E. Levy, M.D. Vitamin C: Infectious Diseases and Toxins: Curing the Incurable, Xlibris Corporation, Philadelphia, 2002).

Plusieurs études bien conçues démontrent que des doses élevèes de vitamine C améliorent à la fois la qualité et la durée de vie des patients atteints de cancer. (Murata, A., F. Morishige et H. Yamaguchi. « Prolongation of survival times of terminal cancer patients by administration of large doses of ascorbate », International Journal of Vitamin and Nutrition Research Suppl., 23, 1982, p. 103 a 113. Et : Null, G., H. Robins, M. Tanenbaum et P. Jennings. « Vitamin C and the treatment of cancer: abstracts and commentary from the scientific literature ».

The Townsend Letter for Doctors and Patients, avriljmai 1997. Et : Riordan, N. H., et al. « Intravenous ascorbate as a tumor cytotoxic chemotherapeutic agent », Medical Hypotheses, 44(3), mars 1995, p. 207 a 213).

« La vitamine C, » a écrit le Dr Frederick R. Klenner, spécialiste en médecine thoracique, « est l'une des substances les plus sûres que l'on puisse introduire dans le corps humain. » La vitamine C est remarquablement sûre, même en doses énormes. Comparée aux médicaments sur ordonnance les plus utilisés, ses effets secondaires sont quasi inexistants. Elle ne cause pas de calculs rénaux. Au contraire, la vitamine C augmente le débit urinaire, diminue favorablement le pH de l'urine et empêche la liaison du calcium à l'oxalate urinaire, ce qui aide à prévenir la formation de calculs rénaux. (Gerster H. « No contribution of ascorbic acid to renal calcium oxalate stones », Aim Nutr Metab., 41(5), 1997, p. 269 a 282. Au cours de la vaste étude complémentaire du Harvard Prospective Health Professional, les groupes appartenant au quintile superieur, en matière de consommation de vitamine C (soit > 1 500 mg/jour), avaient un risque moindre de développer des calculs rénaux que les groupes des quintiles les plus bas).

C'est le médecin canadien William J. McCormick, docteur en médecine, qui a d'abord préconisé l'utilisation de la vitamine C pour prévenir et soigner la formation de calculs rénaux, il ya maintenant 50 ans. (McCormick, W.J. « Lithogenesis and hypovitaminosis, Medical Record, 159:7, juillet, p. 410 a 413). En 1946, il a écrit :
« J'ai observé qu'une urine trouble, lourde de phosphates et d'epithelium, est généralement associée à un faible niveau de vitamine C... et qu'aussitôt que l'administration corrective de la vitamine a ramené le niveau d'acide ascorbique (vitamine C) à la normale, les sédiments cristallins et organiques disparaissent de l'urine comme par magie. J'ai découvert que ce changement peut habituellement etre accompli dans l'espace de quelques heures grace à des doses élevées de la vitamine, de 500 à 2 000 mg, orales ou parentérales. » (p. 411) [Journal of Orthomolecular Medicine, vol. 18, numéro 2, 2003, p. 93 a 96.]
Même une supplémentation modeste en vitamine C previent la maladie et sauve des vies. Seulement 500 mg par jour entraînent des diminutions de 42% du risque de décès par maladie cardiaque et de 35% le risque de décès par tout autre cause. (Enstrom J.E., L.E. Kanim et M.A. Klein. « Vitamin C intake and mortality among a sample of the United States population », Epidemiology 3, 1992, p. 194 a 202). Puisqu'au moins deux tiers de la population ne consomme pas suffisamment de fruits et de légumes, les compléments vitaminiques constituent la seule façon de combler l'ecart.

Vitamine D

Le chercheur canadien Reinhold Vieth, Ph.D., a écrit : « Les cas publiés de toxicité de la vitamine D avec hypercalcémie, pour lesquels la concentration 25(OH)D et la dose de vitamine D sont connues, impliquent tous des prises égales ou supérieures à 1 000 microgrammes (40 000 U.I.) par jour. La force de la preuve démontre que la limite actuelle de 50 microgrammes (2 000 U.I.), qui est acceptée et considérée comme sans effet nocif observable, est au moins 5 fois trop basse. » (Vieth R. « Vitamin D supplementation, 25-hydroxyvitamin D concentrations, and safety », Am J C/in Nutr., 69(5), mai, 1999, p. 842 a 856).

La deuxième édition du Nutrition Desk Reference établit que pour la vitamine D, « le seuil de toxicité est de 500 à 600 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour. » (pAD) Selon la US Environmental Protection Agency, la DL 50 pour les rats est de 619 mg/kilogramme. (US Environmental Protection Agency. « Cholecalciferol (Vitamin D3) Chemical Profile 12/84 », Chemical Fact Sheet Number 42, Washington, DC., ler decembre 1984). Ces doses de 500 à 600 microgrammes representent 20 000 a 24000 U.I. par kilogramme de poids corporeI par jour; pour un être humain de poids moyen (70kg), la toxicité se manifesterait donc à des doses astronomiques de 1 400 000 à 1 680 000 U.I. par jour.

Malgré tout, les idées et les informations fausses au sujet des vitamines persistent. Les articles alarmistes sur les vitamines sont excessivement populaires auprès des medias, atterrissant parfois jusque sur les pages du Wall Street Journal. Le 30 avril 1992, David Stipp a annoncé que pendant la période de 1990 à 1992, « une série de patients ayant subi des surdosages de vitamine D avaient commencé a se présenter dans les hôpitaux de Boston. » L'une des grandes laiteries avait éprouvé des problèmes et une partie du lait vendu a Boston contenait plus de 23 000 unités de vitamine D par litre, plutôt que les 400 unités habituelles.

Par la suite, une personne est décedée des complications causées par des médicaments et iI ya eu poursuite en justice. (Tarpey c. Crescent Ridge Dairy, Inc., 47 Mass. App. Ct. 380). « Essentiellement, iI s'agissait d:un recours en responsabilité de produit envers le producteur de produits laitiers, spécifiquement du lait qui contenait une quantité excessive de vitamine D. La défunte du demandeur avait censément souffert de niveaux élevés de vitamine D dans son sang, qui avaient necessité la prise de médicaments; ceux-ci, à leur tour, auraient porté atteinte à son système immunitaire et entraîné sa mort. »
II s'agit du seul et unique décès lié à la vitamine D que j'ai jamais pu confirmer, où que se soit. Et même celui-là n'a pas été cause directement par la vitamine, mais plutôt par les effets secondaires des medicaments.

L'incident pourrait bien être considéré comme une preuve involontaire de l'innocuité des vitamines, même dans les cas de surdosages ridiculement excessifs. II serait certainement remarquable qu'une quantité de vitamine D 580 fois supérieure à la normale n'ait causé, au pire, qu'un seul décès. Cela frise l'extraordinaire. De tels évènements démontrent que la marge de sûreté des vitamines est en effet très large.

En tant qu'ancien chargé de cours en nutrition à l'université, les manuels de classe avec lesquels j'enseignais considéraient la vitamine D comme étant peut-être la plus dangereuse des vitamines dans les cas de surdosages chroniques. Si cela est exact, puisqu'iI n'y a eu aucun cas confirmé de décès entraîné par la vitamine D aux Etats-Unis en plus de 40 ans, toutes les autres vitamines doivent être encore plus sûres. (Journal of Orthomolecular Medicine, vol. 18, numeros 3 et 4, 2003, p. 194 a 204).

Vitamine E

Les statistiques en matiere d'intoxications ne signalent aucun décès causé par la vitamine E. La vitamine E est une substance sûre et remarquablement atoxique. Les cardiologues canadiens Wilfrid et Evan Shute n'ont observé aucun effet nocif avec des doses atteignant 8 000 U.I. par jour. En fait, « aucun symptôme de toxicité n'a été rapporte même à des niveaux quotidiens de 800 U.I. par kilogramme de poids corporel sur une periode de cinq mois », selon le US Food and Nutrition Board. Ce niveau éprouvé de sécurité correspondrait à environ 60 000 U.I. pour un adulte moyen - 2 700 fois les AJR américains.

Une étude de l'université Columbia a rapporté que la progression de la maladie d'Alzheimer avait été ralentie de façon significative chez les patients qui avaient pris des doses quotidiennes élevées (2 000 U.I.) de vitamine E pendant deux ans. La vitamine était plus efficace que le médicament « selegiline ». Les patients qui participaient à cette etude toléraient bien leur doses de vitamine E. La vérité est peut-être que 2 000 U.I. par jour pendant deux ans est une dose sûre pour les personnes âgées.

Dans les années passées, la surexposition à l'oxygène a été l'une des causes principales de fibroplasie rétrolentale (rétinopathie des prematures) et de cécite subséquente chez les prématurés. Les dommages à la retine causés par le niveau d'oxygène dans les couveuses sont maintenant évités grace à l'administration de 100 mg de vitamine E par kilogramme de poids corporel aux bébés prématurés. Cette dose constitue l'equivalent d'environ 7 000 U.I. pour un adulte de poids moyen. « II n'y a eu aucun effet secondaire nocif » entraîné par ce traitement, selon le New England Journal of Medicine. (Hittner H.M., L.B. Godio, AJ. Rudolph, J.M. Adams, J.A. Garcia-Prats, Z. Friedman, J.A. Kautz et W.A. Monaco. « Retrolental fibroplasia: efficacy of vitamin E in a double-blind clinical study of preterm infants », N Engl J Med., 305(23), 3 decembre 1981, p. 1365 a 1371).

La supplémentation régulière en vitamine E pourrait probablement sauver littéralement des millions de vies. Le New England Journal of Medicine a publié deux études dans son numéro du 20 mai 1993 ; elles demontrent que les personnes qui consomment des compléments de vitamine E jouissent d'une réduction des maladies cardiovasculaires de 40%. Presque 40 000 hommes et 87 000 femmes ont participé à ces études. Plus la quantité de vitamine E était grande et la période de consommation étendue, moins ils souffraient de maladies cardiovasculaires.

En 1996, une étude contrôlée en double aveugle de 2 002 patients souffrant d'occlusions aux artères a démontré une diminution de 77% du risque de crise cardiaque chez les personnes consommant de 400 a 800 U.I. de vitamine E. (Stephens, N.G. et al. « Randomized controlled tria! of vitamin E in patients with coronary artery disease: Cambridge Heart Antioxidant Study (CHAOS) », The Lancet, 347, 23 mars 1996, p. 781 à 786).

De telles quantités efficaces de vitamine E ne peuvent absolument pas être obtenues par le bais de l'alimentation seulement. Une dose de 800 U.I. représente 2 267 % des ANREF américains pour la vitamine E.

(Journal of Orthomolecular Medicine, volume 17, numero 3, troisieme trimestre, 2002, p. 179 a 181). Et : Journal of Orthomolecular Medicine, vol. 18, numeros 3 et 4, 2003, p. 205 a 212).

Compléments à base d'herbes médicinales

Le rapport de l'American Association of Poison Control Centers Toxic Exposures Surveillance System Annual Report pour 2003 signale un total de 13 décès attribués aux préparations à base de plantes médicinales. Trois décès sont liés à l'utilisation d'ephedra, deux au yohimbe et deux au Ma Huang. J'ai oeuvre pendant près de 30 ans dans le secteur des médecines douces et je n'ai pratiquement jamais vu d'individus consommer de l'ephedra, du yohimbe ou du Ma Huang - et certainement pas en quantités mortelles délibérément excessives. Néanmoins, si l'on accepte l'attribution de ces sept décès à ces produits, iI demeure que l'aspirine et !'acétaminophène sont responsables de 30 fois plus de décès.

Seuls trois décès ont été attribués à d'autres « produits botaniques simples» et, curieusement, leurs identites ne sont pas devoilées dans le rapport d'exposition aux produits toxiques.

Des millions de personnes consomment des remèdes à base d'herbes medicinales, et ce, depuis des générations. Les peuples autochtones, aussi bien que les peuples occidentalisés, ont constaté leur innocuité et leur efficacité, qui sont également confirmées par le rapport de l'American Association of Poison Control Centers Toxic Exposures Surveillance System de 2003 (p. 388 a 389). Aucun décès n'est lié aux « médecines culturelles », y compris les médecines ayurvedique, asiatique, hispanique, ainsi que toutes les autres, en fait.

De plus, nous découvrons :
  • Caulophylle faux-pigamon : 0 décès
  • Ginkgo biloba : 0 décès
  • Echinacee : 0 décès
  • Ginseng: 0 décès
  • Kava: 0 décès
  • Millepertuis : 0 décès
  • Valeriane : 0 décès
Par ailleurs, aucun décès n'a été causé par les phytoœstrogènes, les glandulaires, les algues bleues ou les remèdes homéopathiques.

Compléments minéraux

Des huit décès à deplorer dans cette catégorie, cinq sont attribuables à des sources non complémentaires, correctement nommées « electrolytes» : deux décès liées au sodium et trois au potassium (p. 389). Deux décès auraient été causés par une overdose de fer; depuis 1986, deux décès par année, en moyenne, sont « associés » aux compléments de fer. Le dernier décès est lié au calcium, un minéral pourtant utilisé en médecine pour ses proprietes antidotales. En effet, en 2003, le calcium a été utilisé comme antidote pour sauver des vies dans 5 228 cas (p.344). Aucune preuve ne confirme que ce décès unique attribué au calcium a été causé par un complément; il y a de fortes chances pour que ce ne soit pas le cas.

Compléments d'acides aminés

En 2003, les centres antipoison n'ont signalé absolument aucun décès causé par les acides aminés, ce qui constitue en soi un solide énoncé d'inocuité.

En perspective

Les critiques les plus sévères de la supplémentation ont traditionnellement maugrée contre les vitamines (particulièrement à fortes doses), les qualifiant carrément de « dangereuses » et, au minimum, de « gaspillage d'argent ». Pourtant, les compléments nutritionnels sont très sûrs et, pour la majorite de la population, très nécèssaires. Le Journal of the American Medical Association a récemment publié la recommandation que nous devrions tous prendre une multivitamine par jour (Fletcher R.H. et K.M. Fairfield. « Vitamins for Chronic Disease Prevention in Adults: Clinical Applications », JAMA, 287, 2002, p. 3127 a 3129. Et : Fairfield K.M. et R.H. Fletcher. « Vitamins for Chronic Disease Prevention in Adults: Scientific Review», JAMA, 287, 2002, p. 3116 a 3126), en déclarant que « la consommation sous-optimale de certaines vitamines, au-dessus des niveaux provoquant la carence vitaminique classique, est un facteur de risque pour les maladies chroniques et se produit couramment dans la population en général, particulièrement chez les aînés. » L'intention du JAMA s'étend donc au-delà de l'assurance nutritionnelle de routine pour les régimes alimentaires inadéquats ou à la limite de le devenir. L'objectif est d'ailleurs identifié dans le titre de l'article : « Les vitamines pour la prevention des maladies chez les adultes.» C'est une très bonne idée, qui aurait du être embrassée il y a de cela des générations.

Afin d'illustrer l'extraordinaire importance des compléments pour les personnes dont le régime alimentaire est inadéquat, considérez ceci : les enfants qui mangent des hots dogs une fois par semaine doublent leurs chances de développer une tumeur au cerveau. Les enfants qui mangent plus de 12 hots dogs par mois (a peine 3 par semaine) ont dix fois plus de chances d'être atteints de leucémie que ceux qui n'en mangent aucun. (Peters J.M., S. Preston-Martin, SJ. London, J.D. Bowman, J.D. Buckley et D.C. Thomas. « Processed meats and risk of childhood leukemia », Cancer Causes Control, 5(2), mars 1994, p. 195 a 202).

Par contre, il a été démontré que les enfants qui mangent des hots dogs et qui prennent des compléments vitaminiques ont un risque de cancer réduit. (Sarasua S., D.A. Savitz. « Cured and broiled meat consumption in relation to childhood cancer », Cancer Causes Control, 5(2), mars 1994, p. 141 a 148).

II est intéressant de constater que, tout en émettant des théories sur les nombreux dangers « potentiels » des vitamines, les médias choisissent souvent d'ignorer les avantages concrets en matière de prévention du cancer presentés par la supplémentation.

La supplémentation par le public devrait être encouragée plutôt que découragée. Les compléments sont une façon économique de prévenir et de soigner les maladies. L'inocuité des compléments est extrêmement grande. Les produits de santé naturels devraient être classifiés comme des aliments et non comme des médicaments.



Source : www.doctoryourself.com



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