Microsoft à nouveau dans la mire

2002-09-19 -

Microsoft accusé Sun, Oracle et AOL Time Warner

Les rivaux de Microsoft reviennent à la charge, accusant le géant de Redmond de ne pas se conformer à son entente avec le gouvernement fédéral américain.

ProComp, une entité regroupant des compagnies rivales de Microsoft telles que Sun Microsystems, Oracle et AOL Time Warner, a envoyé une lettre à cet effet au directeur antimonopole du ministère de la justice américain et aux procureurs généraux des états.

«Il ne peut être question de dire que Microsoft a même fait un effort de bonne foi de se conformer» mentionne la lettre en question, écrite par le directeur de ProComp, Mitchell S. Pettit.

Aux termes de l'entente antimonopole conclue avec le gouvernement fédéral américain l'an dernier, Microsoft a reçu ordre de trouver une façon de cacher l'accès à certains de ses logiciels, notamment le fureteur Internet Explorer, Windows Media Player et Windows Messenger - et de permettre aux utilisateurs de choisir des produits autres que ceux de Microsoft.

Un porte-parole de Microsoft, Jim Desler, souligne que l'entreprise a testé le programme de personnalisation pour les concepteurs de logiciels avant qu'il ne soit lancé pour les utilisateurs plus tôt ce mois-ci et que toute plainte aurait dû être formulée à ce moment.

«Il est malheureux, mais pas vraiment étonnant, que ce groupe d'intérêt spécifique ait choisi de ne pas jouer un rôle actif lors de la phase bêta et choisisse plutôt de faire de ceci un enjeu politique» mentionne M. Desler.

ProComp mentionne pour sa part que Microsoft rend difficile l'utilisation du programme de personnalisation, appelé Program Access, et ce sans raison.

Le logiciel n'est disponible qu'avec un très gros téléchargement de correctifs pour Windows, appelé Service Pack 1. Ce dernier requiert beaucoup d'espace disque et l'installation peut prendre plus d'une heure avec une connexion Internet standard.

Un utilisateur Windows avec une connexion qu'il juge trop lente peut acheter la mise à jour sur CD-ROM pour une dizaine de dollars. Comme il en coûte moins pour fabriquer et expédier un CD, M. Pettit souligne que Microsoft pourrait en fait tirer des profits monétaires de ses efforts pour se conformer à l'entente, ce que nie Microsoft.

La mise à jour contient aussi des mesures anti-piratage qui pourraient inciter les consommateurs à ne pas l'installer, à cause des droits consentis à Microsoft par le simple fait de procéder à l'installation.

Mentionnons que la plupart des produits non-Microsoft n'apparaîtront pas sous Program Access pour un certain temps, puisqu'ils doivent être modifiés par les développeurs afin d'apparaître comme des options. M. Pettit mentionne que l'attente est inutile puisque d'autres éléments de Windows permettent déjà des choix similaires pour le fureteur et le programme de courriel.

Microsoft rétorque que le programme de personnalisation est conçu comme un point de service unique pour choisir entre les produits Microsoft et les autres produits. Si Windows cherchait automatiquement, il pourrait ne pas déceler des produits de plus petites entreprises. On pourrait rétorquer à cet argument que tout comme pour l'installation de pilotes, où l'utilisateur à le choix de repérer manuellement celui de son choix et le sélectionner, la même procédure aurait pu être implantée ici.

Enfin, il a été fait mention du répertoire My Music, qui appelle automatiquement Internet Explorer, peu importe le choix de fureteur de l'usager. Ce répertoire est sensé contenir des fichiers de musique en format numérique. Les utilisateurs peuvent acheter des CDs auprès de partenaires de Microsoft dans le répertoire My Music, ce qui représente un potentiel de revenus énorme pour Microsoft.

Microsoft rétorque qu'un changement au répertoire My Music aurait été trop intrusif, quoique la compagnie a récemment publié des données techniques qui permettent à d'autres logiciels, ne provenant pas de Microsoft, d'utiliser aussi le répertoire.

Le ministère de la justice n'avait aucun commentaire à émettre quant à la lettre de ProComp. L'entente n'a pas encore été approuvée par la juge de district Colleen Kollar-Kotelly, qui préside aussi bien la cause fédérale que celle de neuf états qui ont décliné de ratifier l'entente. Des décisions sont attendues dans les deux cause cet automne. (Source: AP)
Source : Canoë


Article extrait du site Loribel.com.
https://loribel.com/microsoft/articles/2002-09-19.001.html